The Breath of History 1929/1979/2029 (2015-2020)

The Breath of History 1929/1979/2029 (2015-2020) is a series of ink drawing on sculptures made out of tam tam stools, related to Kondratiev long-wave cycles of capitalism.


The Breath of History was exhibited at Le Bel Ordinaire, Pau, during the Acces)s( Festival in October, November 2020. The exhibition “Melting Point* le carrefour des internet)s(” was curated by J.J. Gay with Agnès de Cayeux and Thomas Cheneseau.

The first item of the series was exhibited on the occasion of the exhibition Tam-tam Show S01-E01, Sète, July 2015 – curated by Chrystelle Desbordes.

” Une colonne constituée de trois tabourets tam tam se dresse sur le sol : un tabouret rouge est surmonté de deux tabourets blancs en partie couverts de mots et de formes dessinés au feutre noir. Sous le titre Expansion-Récession 1929-1979-2029, le corps tripartite file le temps à la verticale, par cycle de 50 ans, suivant les courbes des deux tam tam blancs : de la base du premier qui part du « Wall Street Crash » en 1929, au sommet du second tabouret qui s’ouvre sur un avenir proche, en 2029, après le « Capital as Network » ; en passant par le point de jonction entre les deux objets : le « Post Modernism » en 1979. Aux côtés de la ligne de l’économie politique, courent celles de l’art et de la science.

Ces trois timelines sont reliées entre elles par des réseaux ressemblant à de petits tubes organiques ou encore, par des chemins en pointillé formant comme des arborescences, des paysages verticaux. Chaque timeline a une esthétique propre, qui flirte tour à tour avec le Pop, le Minimal et le Conceptual Art, traversant les dernières avant-gardes et la fin des grands récits.

Le spectateur qui tourne autour de la colonne, un peu comme ces aiguilles qui tourneraient lentement autour du cadran d’une horloge, s’attarde sur les détails, tout en visualisant les cycles d’expansion/ récession du capitalisme à grande échelle et ses noeuds avec l’histoire de l’art et l’histoire de la science. Il s’agit d’interroger les liens faibles et les interactions entre ces trois champs. Les trois grands courants se terminent sur l’idée de réseau (qui est au cœur du travail de Christophe Bruno depuis 2001) : « Capital as Network » ; « Space-time as Network » ; « Art as Network as Network ».

Les cycles lents, de 50 ans (inspirés des cycles économiques de Kondratiev) découpent ainsi des territoires, précisent des diagrammes géo-politiques, suivent les flux économiques telles des courbes alluviales, traçant une cartographie faite de notations qui rappellent, en passant, la technique de prise de notes rapide (appartenant à la sphère du corporate). Du lent au rapide, le temps se dilate, se télescope, se figure. La partie supérieure de la seconde colonne blanche, coiffée d’un couvercle de tabouret tam tam rouge, laisse apparaître d’importantes zones vides qui ouvrent sur le futur à dessiner, donnant à l’œuvre une dimension in progress dans l’après « Art as Network as Network » (succédant, avec humour, au fameux « Art as Idea as Idea » de Kosuth), dans sa possibilité d’imag(-in)er demain, de se prolonger sur le corps d’un autre, puis d’un autre tam tam, composant une nouvelle Colonne sans fin. “

Chrystelle Desbordes, catalogue du Tam-tam Show S01-E01, Sète, Juillet 2015

Expansion-Recession 1929/1979/2029,
ink on paper, 29,7 x 42 cm
Collection Corinne Toulot